Les dossiers spéciaux de Nota

En route vers la transition

Quelle énergie pour l’avenir ? Alors que des débats ont lieu un peu partout dans l’Hexagone, un projet de loi de programmation est attendu pour l’automne, marquant le passage vers une société plus sobre et plus écologique.

Quels sont les investissements nécessaires aujourd’hui ? Comment développer les énergies renouvelables ? Comment optimiser au maximum nos consommations, utiliser au mieux l’énergie disponible ? Telles sont les principales questions qui se posent dans le cadre de la transition énergétique.Flash backAu cours de la période 1960-1973, la croissance de la demande d’énergie est étroitement liée à la crois-sance économique. Le pétrole, en plein essor, permet de faire face à la fois au déve-loppement industriel et au déclin du charbon auquel il se substitue.Entre 1973 et la fin des années 1980, les hausses de prix des chocs pétroliers remettent en cause les choix énergétiques, en incitant à maîtriser les consommations et à les orienter vers d’autres sources. Ainsi, la mise en place du programme nucléaire permet un accroissement substantiel de la production nationale d’énergie primaire, passée de 44 Mtep en 1973 à 139 Mtep en 2011.La production nucléaire passe dans l’intervalle de 4 Mtep à 115 Mtep, alors que l’extraction d’hydrocarbures (gaz naturel, pétrole) poursuit son déclin et que celle du charbon s’arrête définitivement en avril 2004.Etat des lieuxActuellement, la France a des besoins très importants d’hydrocarbures : ils représentent près de 65 % de la consommation énergétique, soit 4,3 litres de produits pétroliers par jour et par habitant (272 millions de litres par jour !). Le pays est dépendant à 99 % des importations pour sa consommation de pétrole et 98 % pour sa consommation de gaz. En 2011, les factures pétrolière et gazière se sont élevées à 11,5 milliards d’euros d’importations pour le gaz naturel et 50 milliards d’euros pour le pétrole alors que le taux d’indépendance énergétique relatif à l’électricité était de 112,5 %. Et ces factures risquent à tout moment de s’envoler, suivant les fluctuations des prix du brut, et se répercu-ant très vite sur la facture des particuliers. D’où l’importance de développer les énergies renouvelables, mais... celles-ci sont encore minoritaires dans  la consommation et la production d’énergie en France. En 2011, la production primaire de l’ensemble des énergies renouvelables (électriques et thermiques) était de 19.5 Mtep. Le bois-énergie en représentait 46 %, l’hydraulique 20 %, les biocarburants 10 %, les pompes à chaleur 7 %. Les autres filières totalisant les 17 % restants.Réseaux électriques et réseaux de chaleur accueillent une part grandissante d’énergies renouvelables. Ainsi, en l’espace d’une dizaine d’années, plus de 11 500 MW de capacités de production éoliennes et photovoltaïques ont été raccordées au réseau électrique. Pour les réseaux de chaleur, la production à partir d’énergies renouvelables et de récupération a augmenté de 40 % en 5 ans.Ces réseaux sont essentiels pour utiliser et distribuer l’énergie issue des énergies renouvelables. Ainsi en va-t-il des réseaux de chaleur comme le chauffage central ou l’eau chaude sanitaire à l’échelle d’un quartier ou d’une ville. En 2011, les 450 réseaux de chaleur français ont utilisé 36 % d’énergies renouvelables et de récupération (contre 26 % en 2005), dont une bonne part issus de la biomasse (dont les ordures ménagères). Un mode de chauffage peu sensible aux fluctuations du coût des énergies fossiles !