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Tout un chantier

La majorité de nos logements prennent l’air de partout. Sur 34 millions, 19 millions ont été construits avant 1975 alors que n’existait aucune réglementation thermique, et sont de véritables passoires énergétiques. La rénovation s’impose.

Si la RT 2012, la réglementation thermique en vigueur depuis janvier dernier pour la construction de nos maisons, impose une consommation de 50 kWh/m²/an, les maisons construites sous la précédente réglementation thermique (RT 2005) en sont loin et consomment 2 à 3 fois plus. Quant aux construction plus anciennes, c’est la catastrophe, avec des consommations moyennes de 300 à 500 kWh/m²/an !

Un investissement judicieux
Pour limiter le gaspillage énergétique et la pollution engendrés par une telle consommation, mais aussi pour rendre sa maison beaucoup plus confortable en toute saison, une seule solution : faire des travaux de rénovation.
L’investissement peut être conséquent et demander des années pour être amorti, aussi pour être sûre de viser juste, ne bricolez pas au hasard.
Un diagnostic énergétique vous donnera un premier aperçu des points faibles de votre habitation et de l’ampleur de la tache, et les conseils qui le complètent sont autant de pistes sérieuses à considérer.  Si les choses sont vraiment trop catastrophiques, vous pouvez également demander un bilan thermique qui, à partir de l’analyse du bâti dans son ensemble et de chaque pièce en particulier, dressera la liste précise des travaux à effectuer pour sortir de l’impasse.

Indispensable isolation
Le toit est la zone à traiter en priorité et c’est l’investissement le plus rentable. Ainsi, le changement de toiture doit impérativement donner lieu à la mise en place d’un isolant. En la matière, ne lésinez pas. Choisissez un isolant épais d’au moins 25 à 30 cm suffisamment dense pour ne pas se tasser.
Dans les combles perdus, les isolants en vrac (cellulose, perlite, notamment) garantissent également de bons résultats.  Les murs constituent le second poste de travaux indispensable. La pose de 20 cm d’isolant permet de réduire efficacement les déperditions d’énergie. Les travaux peuvent s’effectuer en façade par l’extérieur (beaucoup plus efficace mais cher) ou directement par l’intérieur.
Trop souvent négligée l’isolation du sol doit comporter 10 cm minimum d’isolation car les ponts thermiques sont particulièrement importants. Les travaux réalisés sur le plancher bas d’une maison l’isolent du froid et des remontées d’humidité provenant des sous-sols.
Indispensable enfin, la rénovation des huisseries : remplacer vos vieilles menuiseries par de nouvelles en double vitrage s’impose. Et n’oubliez pas la porte d’entrée. Les nouveautés, tout aussi esthétiques que les anciennes, forment une véritable barrière au froid et aux courants d’air.

Moderniser le chauffage
L’isolation réalisée, faites le point sur le chauffage. Les chaudières à gaz ou au fioul de plus de 15 ans gagneront à être changées pour des chaudières à condensation nettement plus performantes. 
Et si le chauffage est électrique, remplacez les vieux convecteurs gourmands et inefficaces pour des radiateurs à chaleur douce équipés de thermostat. Intéressante également, l’installation d’une pompe à chaleur.
Enfin, si votre maison est équipée d’une cheminée, profitez-en pour faire installer un insert ou un foyer fermé. Dans une maison bien isolée, ces appareils suffisent largement au chauffage en intersaisons. Outre le retour sur investissement qui, certes, prendra du temps, votre maison va faire un bon spectaculaire côté confort. Elle va aussi prendre beaucoup plus de valeur en cas de revente, car les acheteurs sont désormais très sensibles aux étiquettes énergétiques exigée à la vente (ou à la location), indicateur des dépenses de chauffage auxquelles ils devront faire face. Et une maison ancienne classée D, E, voire F comme le sont beaucoup de constructions peut gagner, une fois isolée, jusqu’à deux classes énergétiques.
Le crédit d’impôt développement durable (CIDD) et le prêt à taux zéro (Eco PTZ) permettent de financer les travaux de rénovation, sous condition de répondre aux critères d’éligibilité. Possibles également, les subventions de certaines collectivités dont les régions. Des aides existent aussi du côté de l’Agence nationale de l’habitat (www.anah.fr).
En outre, une subvention pour les travaux de rénovation énergétique effectués par les ménages dont les revenus annuels n’excèdent pas certains seuils (35 000 € pour un couple), s’élevant à 1 350 € par opération, a été mise en place par le gouvernement depuis avril dernier. Cette prime aux ménages devrait profiter à deux tiers des Français.

Cloisonner
Si la tendance loft séduit, elle n’offre pas toujours des espaces à vivre très rationnels, et monter quelques cloisons peut rendre alors l’habitat plus intime et plus confortable.
Il peut être intéressant d’isoler le sas d’entrée du reste de l’habitation pour éviter l’envol des calories dès que la porte s’ouvre. Ou encore d’isoler les pièces d’eau pour éviter une trop grand humidité dans les pièces voisines. Un cloisonnement bien pensé (et conçu dans les règles) peut également mettre à l’abri du bruit de la maisonnée la partie destinée au sommeil ou au travail, chambres et bureau.