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La maison bois gagne du terrain

C’est souvent un rêve de maison : moderne, différente, écologique… Le pas est de plus en plus souvent franchi car il est désormais possible de construire en bois partout en France, à condition d’opter pour la performance.

Quasi inexistante il y a 10 ans, la maison en bois s’implante sûrement dans le paysage. Représentant 10 % des logements individuels bâtis en 2011, elle devrait atteindre entre 13 % et 15 % des logements individuels construits en France à l’horizon 2015, d’après les prévisions.
Les mises en chantier ont bondi de 400 %, entre 2001 et 2011, soit 26 000 unités, boostées par la RT 2012 et le souci de construction écologique, malgré le fort impact de la crise sur le secteur de la construction.
De plus en plus de grosses entreprises viennent étoffer les rangs des constructeurs et les majors de la construction-promotion intègrent de plus en plus souvent une offre bois à leur catalogue.

Valeur ajoutée
Car la maison bois séduit par son esthétique différente et ses qualités intrinsèques qui en font un cocon douillet, agréable à vivre. Isolant thermique naturel (15 fois Robuste et léger, il se prête à toute forme de construction, sage ou innovante et s’accorde aussi bien avec les matériaux contemporains que les traditionnels.
Les essences utilisées sont multiples et permettent une grande diversification. Et les labels (PECF et FSC) attestent qu’il provient d’une forêt gérée durablement. Qu’il soit conçu en rondins empilés à la façon des fustes, en poteaux poutres pour de larges ouvertures et des architectures modernes ou en ossature bois (MOB) moins cher et modulable, l’habitat bois est chaleureux et répond aux exigences de la réglementation thermique 2012.
Naturellement six fois plus isolant que la brique et dix fois plus que le béton, le bois est un matériau adapté à l’objectif de consommation maximum de 50 kWh par mètre carré et par an. Pour y parvenir, il faut néanmoins respecter également les règles bioclimatiques d’implantation du bâtiment et le doublage d’isolant par l’intérieur ou plus généralement par l’extérieur.
Autre atout, les maisons à ossature bois, conçues par module, sont évolutives. Il est possible d’ajouter de nouveaux panneaux et de modifier ainsi l’architecture sans se lancer dans des travaux conséquents. Enfin, c’est en un bâtiment écolo puisque même coupé, le bois continue de stocker du CO2. Il est donc respectueux de l’environnement à condition d’utiliser des essences françaises ou européennes pour limiter l’empreinte écologique du chantier.

Un chantier propre
De nombreux éléments de la maison bois sont préparés en amont, en atelier, et montés sur place. Si bien que le chantier de construction reste propre et sec, quelle que soit la technique ut i l isée, poteaux/ poutres ou panneaux porteurs, et le gain de temps est important par rapport à un chantier traditionnel.
En outre, le bois est moins tributaire des variations climatiques et notamment du gel que les autres matériaux de construction, ce qui limite les interruptions de chantiers pour cause d’intempéries. Si bien qu’il est possible d’habiter la maison en moins de 6 mois !

Question d’esthétique
D’un point de vue légal, il est possible de construire en bois partout, y compris dans les centres villes (sauf règles plus strictes dans les périmètres historiques), mais il faut que le rendu esthétique corresponde aux exigences de l’architecture locale, soit du Plan Local d’Urbanisme (PLU).
Pourtant les maisons bois ont eu du mal à se faire accepter. La grâce leur est venue de deux côtés : d’une part, par les éco-quartiers qui le plébiscitent dans les constructions ; d’autre part par les agrandissement et sur-élévation des pavillons citadins où le bois est apprécié pour sa légèreté et sa facilité de mise en oeuvre.
Quant à l’esthétique, elle est extrêmement variée et peut se plier au style régional. Car le bois n’est pas obligatoirement le revêtement extérieur. Une maison bois peut être habillée de n’importe quel matériau, pierre, brique, crépis...
Les maisons bois sont donc de véritables caméléons qui savent se fondre partout. Elles peuvent aussi se plier aux exigences des architectes et se prêtent à des architectures très contemporaines. Si les maisons d’architecte, aussi spectaculaires que complexes, ont des prix de revient qui s’envolent, il n’en va pas de même des constructions plus ou moins standardisées, avec des panneaux pré assemblés en atelier. Car la maison bois a beaucoup évolué ces dix dernières années et ses principes constructifs n’ont cessé de se perfectionner et de se standardiser.
Aussi leur coût a-t-il été revu à la baisse. Ces constructions permettent un chantier court et sec, et leur prix de revient engendre un surcoût, estimé de 5 et 10 % par rapport à une construction maçonnée. Mais comme elles sont aussi plus performantes, elles engendrent une économie sur les coûts de fonctionnement et permettent d’optimiser les mètres carrés car leurs murs sont moins épais que ceux des maisons maçonnées.
La maison bois ne nécessite aucun entretien puisque l’ossature bois est prise en sandwich entre une paroi intérieure et extérieure. Le problème de l’entretien se pose seulement si le revêtement extérieur est un bardage. Avec le temps, le bois se patine et prend une teinte d’un gris argenté. Pour l’empêcher de tourner au gris, il suffit de passer une lasure tous les deux à trois ans.