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La Société Civile Immobilière familiale (SCI)

Une SCI familiale permet aux membres d’une même famille (lien de parenté ou d’alliance) d’être propriétaires, dans des proportions différentes ou pas, et de gérer ensemble, un ou plusieurs biens immobiliers, et ce, dans un but non commercial. La SCI permet d’écarter l’application des règles de l’indivision et de transmettre un patrimoine aux héritiers tout en diminuant le montant des droits de donation ou de succession

En effet, il arrive fréquemment que plusieurs personnes, qui ne l’ont pas choisi au départ, se retrouvent ensemble propriétaires d’un même bien immobilier (ex : en cas d’acquisition sous le régime de la séparation de biens, en cas de divorce ou de séparation de corps, en cas de décès…). Ce sont alors les règles de l’indivision qui s’appliquent. L’ensemble des propriétaires de l’immeuble doit alors apprendre à gérer de concert ledit immeuble et s’entendre pour prendre des décisions communes. Toutefois, tout un chacun est libre de sortir de cette indivision à tout moment : cela se traduit le plus souvent par la vente dudit bien immobilier. A défaut, la mésentente s’installe et une situation de blocage se crée. Il est alors fortement conseillé de prévoir la constitution d’une société civile immobilière pour éviter ces dérives, notamment lors d’un héritage.

La SCI permet de profiter de nombreux avantages tels qu’une gestion et transmission facilitées. En effet, créer une SCI offre la possibilité de confier la gestion du patrimoine immobilier à une personne unique afin d’éviter les conflits familiaux liés à une mésentente. De plus, elle garantit la pérennité du patrimoine sur plusieurs générations. La SCI exclut la vente forcée du bien. L’associé qui souhaite partir peut seulement vendre ses parts sociales aux associés. S’il souhaite vendre ses parts à un tiers, il devra obtenir l’agrément préalable des autres associés. La SCI permet également de démembrer la propriété des parts de façon à affecter aux parts sociales des droits différents. La nue-propriété confère les droits politiques relatifs à la gestion alors que l’usufruit donne la jouissance du bien, dont les revenus.

De plus, la donation des parts sociales de SCI est plus avantageuse que la donation d’un bien immobilier classique. En effet, par exemple, lorsque des parents font une donation à des enfants, ils profitent d’abattements fiscaux (100 000 euros tous les 15 ans. Ainsi, il est possible de cumuler le démembrement de propriété et les abattements à l’aide de donations successives pour s’exonérer des droits de mutation en cas de transmission. Si la SCI a souscrit un prêt pour financer l’acquisition d’un bien immobilier, son actif est réduit ce qui permet de transmettre à moindre coût les parts sociales à ses descendants, notamment avec le système de la nue-propriété. Au-décès des usufruitiers, les nus-propriétaires deviennent pleinement propriétaires des parts sans avoir de droits de succession à régler.

La SCI est également une solution pour associer ses enfants à un projet d’acquisition afin de leur constituer un patrimoine immobilier ou pour des partenaires de PACS. Des concubins peuvent y recourir pour sécuriser leur situation en cas de décès. Pour cela, ils doivent effectuer un démembrement de propriété croisé des parts sociales. Ainsi, le conjoint survivant conservera la jouissance de la résidence principale au décès de son conjoint.